Tout comprendre sur le Digital Market Act 2022-2024

Les professionnels du digital ont d’abord entendu parler du Digital Market Act 2022. Celui-ci a fait plus de bruit encore en 2023. Qu’en est-il de cette mesure européenne, dont l’objectif premier, rappelons-le, est de protéger les internautes des dérives observées sur le web ?

  • Comment préparer son avenir marketing sans les avis Google ?
  • Quelles sont les entreprises concernées par le DMA 2022-2024 ?
  • Que va-t-il se passer dans les semaines, les mois à venir ?

Je reviendrai sur les alternatives à votre disposition actuellement et sur les enjeux de ce coup de tonnerre juridique, on peut le dire, inédit. Le tout, dans la bonne humeur, avec le discernement qui s’impose et les textes intégraux, en lien ! La base, selon moi, d’une bonne information !

Digital Market Act : texte décrypté en moins de 3 minutes

Je relève le défi !

Le Digital Market Act eur lex a été acté par le parlement européen en 2020. Les législateurs reconnaissent l’utilité des 822 000 sites et applications qui voient le jour quotidiennement (source : étude AntheDesign). Forcément, avec un tel volume, il y a des déconvenues. Forcément, il y a des dérives. Pour réguler tout cela et équilibrer les choses en faveur du consommateur, il y a le DSA, Digital Services Act, qui complète le DMA.

Le Digital Market Act lutte contre les pratiques déloyales

Le site du gouvernement est on ne peut plus clair ! Ce sont les géants du web qui sont dans leur collimateur : la Market Place d’Amazon, clairement citée, mais aussi Google Android, qui, à l’instar d’Apple, n’est pas interchangeable.

En d’autres termes, on leur reproche d’obliger les consommateurs à les utiliser, puisque seuls les téléphone Android peuvent recevoir Google Android. Au vu des 4,1 milliards d’euros d’amende qu’ils ont été condamnés à verser, la Cour européenne a jugé que c’était un comportement déloyal vis-à-vis des concurrents.

La mesure est, initialement, conçue pour imposer à ces grands groupes de céder et adopter des pratiques plus éthiques. Elles sont ou vont être étendues aux adversaires juridiques moins redoutables : à ce jour, les entreprises concernées par le DMA doivent compter plus de 10 000 collaborateurs dans l’UE et enregistrer un trafic mensuel de plus de 45 millions d’internautes. Cela représente tout de même 15 millions d’entreprises en Europe…

Dont Facebook, Zalando et Booking, clairement en ligne de mire.

Vous l’imaginez bien, ce n’est pas le seul point qui intéresse les législateurs.

La protection des données utilisateurs accrue par l’article 5 du DMA

On a connu la RGPD en 2018. Place à sa petite sœur, on l’espère plus efficace, qui interdit à ces géants du web (appelés GAFAM), de croiser ou combiner les informations personnelles en leur possession.

Un pas en avant dans nos droits, car avant cela, ils ne se gênaient clairement pas pour le faire.

Voici l’article 5 dans son intégralité : notez que je vous fais probablement gagner du temps, ils attendent le paragraphe 36 pour parler des données personnelles…

Dans un même ordre d’idées, les algorithmes Google vont devoir être sensiblement revisités pour tout ce qui concerne l’auto-préférence.

Cela m’interroge sur une observation faite récemment et que j’aimerais partager.

J’échangeais avec un ami allemand. On parlait droit des enfants, psychologie. Dans ce contexte, je lui parle de Kentler, un détraqué qui, dans l’après-guerre, avait confié les enfants placés de Berlin à des pédophiles, pour voir le résultat. Il a grandi en Allemagne, mais n’en n’avait jamais entendu parler. J’ai pris mon téléphone, Google.fr, et ai tapé “Projet Kentler” dans mon moteur de recherche. Lui est allé avec la version allemande sur son téléphone, Google.de… Deux ou trois pages sont proposées… sur un mec qui s’appelle Kentler et qui est aviateur (recherche faite vers septembre 2023). RAS. Que chacun en tire les conclusions qu’il veut, c’est une simple observation.

J’espère que cette modification algorithmique impactera, dans un même temps, la qualité d’information délivrée.

Pour l’heure, la dernière partie du séisme est annoncée.

Disparition de Google My Business et loi DMA 2024 : bref résumé pour bien comprendre

Le DMA sera mis en application au 6 mars 2024 fait paniquer l’écosystème de l’e-commerce et, de manière plus générale, du digital. La raison ? C’est la date à laquelle Google My Business va disparaître. Concrètement, on peut dire au revoir à toutes les petites fiches d’entreprise qu’on connaissait tous et qui nous renseignaient si bien. Et donc des fameux avis, ce qu’on va développer dans la partie suivante.

Que va-t-il se passer ensuite ? Je vous spoile : plus d’itinéraire, plus de petites étoiles, qui étaient pourtant la base d’un bon référencement SEO. Plus d’avis. Chacun se débrouille, c’est à celui qui aura le site le mieux optimisé, le plus attractif et surtout, la meilleure stratégie de marketing digital !

Cool, ça fait du travail. Si l’on se réfère aux prévisions des experts SEO pour 2024, l’IA va progressivement perdre du terrain. Les meilleurs rédacteurs vont avoir un regain d’activité et j’ai envie de dire… tant mieux pour nous !

Toc Toc Toc…

Qui est-ce ?

C’est la Cour de justice de l’Union Européenne qui vient vous mettre une grosse amende !

Trêve de plaisanteries ! On reprend.

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Le Digital Market Act dans les faits : qu’est-ce qui va changer ?

Les changements annoncés sont importants : vous avez pu voir que la version intégrale du DMA 2020 était assez longue à lire. Je vais donc simplement mettre en avant les deux points qui me semblent les plus importants, tant pour le consommateur que pour le professionnel.

Les avis Google seront traités différemment

Les experts du marketing savent la place qu’ont prise les avis Google au fil du temps. On a coutume de dire qu’ils sont le bouche-à-oreille contemporain. Autrefois, on allait chez un professionnel recommandé par les proches, les gens en qui on avait confiance. Désormais, on va sur Google et on check les avis.

Les avis Google vus par un professionnel du web (moi !)

Problème : les avis ne sont pas vérifiés. Lorsque j’ai commencé la rédaction web, j’ai eu une commande de “faux avis”. Je ne refuse pas de telles commandes, mais je n’en fais pas une habitude. Je le fais juste une fois, pour une raison très simple. Pas l’argent, j’étais payée une misère. Mais, j’ai eu accès au brief… Très intéressant.

Et du coup, on vous demande de créer des comptes Google différents et de poster un avis favorable à son entreprise, défavorable aux concurrents.

Généralement, les faux avis ne s’étalent pas : ils n’expliquent pas, n’argumentent pas la raison de leur colère. Leur pseudo est bidon ou le nom ne correspond à rien. Le seul avis qu’il a posté dans sa vie, c’est celui-là. Voilà comment, en un coup d’œil, on remarque un faux avis.

Certains webmasters suppriment aussi les mauvais commentaires. Vous ne pouvez donc plus les voir.

Ces pratiques trompeuses visent à être interdites.

DMA : l’évolution du traitement des avis Google en 2024

Que va-t-on devenir sans les avis Google ? La question est légitime pour tout le monde.

Eh bien, je vous recommande de partir dès à présent à la recherche d’une plateforme d’avis vérifiés. Pour être “acceptable” dans les années qui viennent, la plateforme doit répondre la norme ISO 20488. Vous pouvez aussi vous repérer par la certification AFNOR, dont sont titulaires Trip Advisor et Trust Pilot.

Les réseaux sociaux et les fils de discussion sont aussi de bonnes mines de renseignement. LinkedIn semble être la plateforme la plus sérieuse pour les vérifications professionnelles. Facebook est plus vaste, plus populaire. Vous aurez ici l’avis du grand public. N’hésitez pas à regarder les comptes professionnels des entreprises étudiées sur Instagram. Les commentaires, le nombre de vues et l’activité du compte sont très révélateurs.

La dernière inquiétude qui peut survenir est la suivante : comment vais-je trouver mon magasin s’il n’y a plus les itinéraires Google… Vous pouvez équiper votre site officiel d’un store locator, qui aura une fonction similaire…

Les applications devront répondre à certaines règles

Encore une fois, les mesures sont prises dans l’intérêt du consommateur. Je pense par exemple à la désinstallation des applications, qui doit être possible et facile à effectuer.

Les nouveaux modèles de téléphones Apple et Android vont par exemple répondre à certaines exigences. Concrètement, ils ne vous installeront plus d’office, aucune application, mais vous demanderont votre avis sur tout. Comme la RGPD avant ça, ça risque d’être un peu irritant, mais n’est-ce pas le prix de la liberté ?

Je suis d’humeur joueuse, j’envoie donc le pic final, la conclusion qui brûle mon clavier : le Digital Market Act aura-t-il la peau de Tému qui, selon toute vraisemblance, ne passera pas leurs contrôles ?

Digital Market Act VS Tému : qui l’emportera ?

Les paris sont ouverts…

Perso, je vote “Non”. Pire, “jamais de la vie ils sont acceptés avec 100% de produits dangereux ou défectueux (les belges TestAchat se sont penchés sur la question !), qui n’ont même pas de notice rédigée en français et donc, ne sont pas autorisés dans l’UE !”. J’espère ne pas me tromper (la honte publiée sur ma plateforme de formation !), mais s’ils arrivent à rester, ils sont forts !! Ce dont je ne doute pas au vu de leur stratégie SEO redoutable.

Tému est certes, un concept chinois, mais il est basé en Irlande, à Dublin… Qui appartient à l’UE depuis 1973 apparemment. Donc… j’ai toutes mes chances de remporter mon pari.

Je fais un article à part pour décrypter ces génies du référencement et du marketing…Et sur leurs méthodes humainement discutables, qui leur permettent de casser les prix ainsi. Noël, c’est pas maintenant, amis consommateurs… Rappelez-vous ce que je vous expliquais sur le marketing propre… On en est loin.

Si on résume, concrètement, aujourd’hui, sauter dans une flaque d’eau avec une veste chauffante tému allumée sur le dos est légal. On peut envoyer son enfant le faire, ce n’est pas une mise en danger. 

Pour ma part, je n’ai pas osé.

La veste chauffante est, par définition, reliée à une batterie externe. J’ai pas eu confiance. Finalement, je ne suis peut-être pas si joueuse que ça