Loi DMA 2024 : Quels impacts sur Google My Business et le référencement local ?

1. Loi DMA : qu’est-ce que c’est et à qui elle s’adresse ?

La loi « Digital Markets Act » (DMA), soumise et votée par l’Union Européenne, a pour objectif de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles des principaux acteurs du numérique. Cette loi est en vigueur depuis le 2 mai 2023 et sera appliquée totalement en mars 2024.

L’objectif principal de cette loi est de réguler le marché européen en supprimant le quasi-monopole que détiennent les géants du numériques, comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).

Il est important de créer une concurrence loyale entre les différentes entreprises afin de permettre aux PME ainsi qu’aux start-ups de se développer à leur tour.

Elles seront ainsi libres d’innover davantage et d’améliorer leur compétitivité. Ceci permettra également d’offrir la liberté aux consommateurs européens de choisir les services qui leur correspondent.

Elle vise 10 services :

  • Moteurs de recherche ;
  • Navigateurs web ;
  • Réseaux sociaux ;
  • Messageries en ligne ;
  • Plateformes de partage de vidéos ;
  • Navigateurs web ;
  • Services publicitaires ;
  • Services d’intermédiation ;
  • Services en nuage ;
  • Systèmes d’exploitation ;
  • Assistants virtuels.

Les gatekeepers, ou contrôleurs d’accès, sont l’unique cible du règlement DMA.
Ce sont « des plateformes numériques qui fournissent une passerelle importante entre les utilisateurs professionnels et les consommateurs - dont la position peut leur accorder le pouvoir d'agir en tant que faiseur de règles privées, et ainsi créer un goulot d'étranglement dans l'économie numérique ». (1)

La nouvelle législation européenne établit les conditions pour être considéré comme un contrôleur d’accès :

  • Fournir un ou plusieurs services de plateforme essentiels dans au moins trois pays européens ;
  • Avoir un chiffre d’affaires ou une valorisation boursière très élevée : 7,5 milliards d’euros de CA annuel en Europe dans les trois dernières années ou au moins 75 milliards d’euros de capitalisation boursière durant la dernière année
  • Enregistrer plus de 45 millions d’Européens par mois et 10 000 professionnels par an pendant les trois dernières années.

Toutes les entreprises qui remplissent ces conditions devront s’identifier auprès de la Commission européenne qui les désignera par la suite, comme gatekeeper. Elle sera également en droit d’en désigner certaines, ne remplissant pas l’ensemble des conditions, si elles sont jugées trop dominantes.

2. Que va changer la loi DMA ?

Les entreprises désignées comme gatekeepers devront respecter une vingtaine d’obligations et d'interdictions. Certaines sont applicables à tous, d'autres seront imposées « sur mesure ».

En ce qui concerne Google, voici 3 des interdictions que le géant devra respecter :

  • Ne pas classer ses propres produits ou services plus favorablement que ceux des concurrents ;
  • Ne pas utiliser, sans le consentement préalables des utilisateurs, les données personnelles collectées afin de proposer notamment des publicités ciblées sur d’autres services ;
  • Ne pas proposer des tarifs avantageux et des conditions différentes aux utilisateurs afin d’attirer le consommateur.

En cas d’infraction, la Commission européenne pourra émettre une sanction contre le contrôleur d’accès, pouvant aller jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires mondial total dans un premier lieu. Si l’entreprise récidive, l’amende pourra aller jusqu’à 20%. A partir de trois violations de la loi sur huit ans, la Commission pourra imposer des mesures autres qui impacteront directement la pérennité de l’entreprise (vente d’actifs, interdiction d’acquérir des entreprises…).

Grâce à cette loi, les consommateurs lésés par le manque à une de ces obligations, pourront demander des dommages et intérêts devant les juges nationaux.

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3. Les impacts sur Google

Google est un géant du numérique et détient le monopole sur le marché de la recherche. A travers le monde, 93% des utilisateurs l’utilisent comme moteur de recherche. Il est important de garantir une concurrence loyale sur le classement des résultats de recherche et des services proposés. Ce qui, pour l’instant, n’est pas le cas de l’entreprise.

Sous le principe d’auto-préférence, certains services proposés, comme Google My Business, ne peuvent plus être indexés de la même manière. L’outil en sera donc impacté : à la suite d’une recherche locale, il ne pourra plus apparaître en premier sur la SERP. Bien que des estimations aient été faites sur la perte de visibilité que pourra subir ce dernier, rien n’est encore certain.

Est-ce la fin de Google My Business ? Google n’a pas encore évoqué les changements qui seront apportés pour répondre aux critères de cette nouvelle loi. Ce qui est certain, c’est que l’affichage du Local Pack, tel qu’on le connaît, devra évoluer.

Plusieurs hypothèses concernant les changements à venir sont possibles, en voici une :


Maintenant


Changement possible

De plus, la loi émise reproche à Google l’obligation d’utiliser des comptes Google avec une adresse Gmail pour créer une fiche établissement ou laisser des avis clients.

Durant la conférence I/O 2023, Google a annoncé sa nouvelle IA, PaLM 2, qui sera intégrée à ses pages de résultats de recherche. Elle aurait pour objectif de faciliter les réponses aux requêtes des utilisateurs. Après la mise en place du DMA, il se pourrait que cette nouvelle technologie ne puisse pas voir le jour en Europe.

Dans un communiqué datant du 4 juillet 2023, le géant du numérique annonce s’être fait sanctionner à hauteur de 2,015 millions d’euros, pour « un défaut d’informations relatives aux critères de classement des résultats » ainsi que pour « ne pas informer l’auteur d’un avis des motifs ayant conduit à refuser sa publication ».
Des changements ont été effectués à la suite de cela, mais de nombreux restent à effectuer.

4. Préparez-vous à la loi DMA : 4 conseils pour les entreprises

Le SEO local pour les entreprises, reposant majoritairement sur leur utilisation de Google My Business, devra être optimisé différemment. En effet, il existe d’autres manières de mieux se référencer localement.

Optimiser le SEO de son site web

La nouvelle législation annonce la suppression de l’auto-préférence, donc les résultats de recherche dépendront du référencement naturel des sites web.

Il est donc important d’optimiser son SEO, voici les 3 aspects à prendre en compte :

  • L’infrastructure du site : l’optimisation de la structure du site web permet aux robots de Google de mieux l’analyser et par conséquent de mieux l’indexer ;
  • Le contenu : pages, blog, FAQ, image, vidéo… ;
  • La popularité d’un site entre aussi en ligne de compte. Elle comprend les mentions des sites tiers ou les backlinks.

De nombreuses personnes conseillent actuellement de s’inscrire sur des annuaires en ligne afin de compenser la perte de de visibilité de Google My Business en mars 2024. Cependant cela reste une pratique risquée. En effet, mal vue par Google, cette technique peut entraîner une mauvaise indexation de votre site internet.

Trouver des alternatives pour les avis clients

La question des avis clients subsiste. Si Google My Business perd en visibilité, alors comment les utilisateurs peuvent se renseigner sur les expériences des précédents clients ?
Il reste à voir comment la plateforme évolue mais d’autres solutions sont possibles. En effet, de nombreuses plateformes offrent leur services en matière de récolte et de vérification d’avis.

C’est, par ailleurs, une bonne manière de vérifier la véracité de ses avis puisque pour rappel, Google ne le fait pas. Sans parler des déboires dues à de mauvaises expériences concernant la gestion des avis du moteur de recherche (suppression de l’avis, faux avis…).

Créer un Store Locator

Un Store Locator permet de localiser sur une carte les différents points de vente d’une entreprise. C’est une fonctionnalité qui peut être ajoutée à son site internet ainsi qu’à une application. Ainsi, cela permet d’augmenter le trafic dans un établissement et par la suite, augmenter le nombre de ventes.

L’utilisation de cet outil s’intègre dans une stratégie marketing drive-to-store et permet d’améliorer le référencement local d’une entreprise.

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Source :

  1. (1) Commission européenne
  2. Toute l'Europe
  3. Vie Publique